Reconfinée, mais ouverte. A l’université, comme dans le reste de la société, un reconfinement pour freiner les contaminations à la Covid-19 a été instauré, vendredi 30 octobre. Avec des modalités bien différentes de la situation de mars-avril. Le point sur la situation en composantes, dans les services et les laboratoires.
Confinement, acte II
Cours magistraux à distance, travaux pratiques maintenus
Les étudiants n’ont pas repris le chemin des amphis ni des salles de cours pour la rentrée, le 2 novembre. Malgré l’engagement de toute la communauté universitaire pour permettre le maintien de l’enseignement en présentiel, depuis la rentrée, les cours ont basculé en distanciel, face à la progression exponentielle du virus.
Tous les enseignements sont désormais dispensés par le biais du numérique, à l’exception des Travaux pratiques (TP). « Ceux-ci nécessitent généralement un matériel, que l’on ne peut demander aux étudiants d’acquérir », explique Benoît Tock, vice-président Formation. Expérimentations à l’aide de sorbonnes et de paillasses en chimie, biologie ; matériels de mesure en physique ; logiciels en géographie, sociologie ou psychologie ; pratique sportive en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) et en arts ; sorties en terrain en sciences historiques… Quasiment tous les niveaux et toutes les composantes sont concernés. « C’est anecdotique, mais même la Faculté des lettres a un enseignement non-"dématérialisable". A la louche, j’estime que cela représente une centaine de modules, sur 8 à 10 000 UE. »
La formule, autorisée par la rectrice d’académie, suppose le respect d’une surface minimale de 4 m2 par étudiant, dans les espaces clos.
A la différence du mois de mars, « les enseignants ont davantage pu se préparer et se former à la maîtrise des outils numériques, notamment par l'expérience acquise lors du premier confinement », souligne François Gauer, vice-président Transformation numérique et innovations pédagogiques. Le nombre impressionnant de connexions simultanées à Moodle – 9 000 – le jour de la rentrée et la centaine de cours déposés sur POD le week-end précédent témoignent de réflexes de plus en plus acquis. « Pour autant, je ne dis pas que la situation est facile pour les enseignants, déjà éprouvés par une nécessité permanente de s’adapter. » En ce qui concerne les examens, « l’option maintien en présentiel ou basculement à distance devra être choisie au cas par cas par les équipes pédagogiques en composante, sachant qu’il n’existe pas de formule idéale ».
Confrontés aux spectres de la démotivation et du décrochage, les étudiants bénéficient de la continuité de services essentiels comme la santé et les bibliothèques, y compris pour l’accès au réseau et aux postes informatiques (lire par ailleurs), sur rendez-vous. Le dispositif Glue (Garder le lien Unistra-étudiants) a été réactivé.
Services numériques et support renforcés
Dans le prolongement du premier confinement, la Direction du numérique (DNum) répond présent pour assurer un service de qualité, le basculement au distanciel reposant notamment sur le déploiement d'outils adaptés.
De nombreuses évolutions ont eu lieu depuis l'année universitaire dernière, en un temps record. Des salles et amphithéâtres ont ainsi pu être équipés en systèmes de retransmission streaming, malgré des ruptures de stock nationales. « Grâce aux règles plus souples de ce confinement, il est possible pour les enseignants qui en ont besoin de venir dans ces salles équipées, pour enregistrer leurs séquences de cours avec plus de facilité », souligne François Gauer. Avec l'Institut de développement et d’innovation pédagogiques (Idip), la DNum continue à apporter un soutien concret.
Plusieurs outils ont fait l'objet d'une montée en puissance accélérée, pour pouvoir répondre aux besoins nouveaux nés de l'accroissement du travail à distance. Dernier en date : Seafile, dont la nouvelle version permet l'édition simultanée par plusieurs personnes de tous types de fichier (texte, tableur ou présentation), directement depuis le navigateur. Cela est permis par l'intégration d'un nouveau module d'édition en ligne, OnlyOffice (consulter le guide de prise en main). Prochaine évolution à venir : celle de la messagerie instantanée RocketTchat, dont l'usage deviendra plus confortable.
Les services maintiennent le lien
« Il est impératif que la majorité de nos personnels soit en télétravail, partout où c'est possible », insiste Valérie Gibert, Directrice générale des services (DGS). Elle en appelle à la « responsabilisation » des agents dans la lutte contre l'épidémie. De fait, le télétravail à l'université est devenu la règle, à compter du lundi 2 novembre.
Davantage de flexibilité est toutefois offerte dans l'organisation des services et des composantes, par rapport au premier confinement. Ceci afin de permettre « la meilleure continuité du service public ». Ainsi, les dérogations de présence sur site, à temps plein ou partiel, concernent 60 % des personnels dans les services centraux, 57 % dans les composantes et 70 % dans les laboratoires. Ils sont respectivement 35, 39 et 29 % à être à 100 % en télétravail*. A noter que le système d’Autorisation spéciale d'absence (ASA), utile notamment aux parents lorsque les écoles étaient fermées, n'est plus généralisé, à l'exception de certains cas particuliers, notamment pour raisons de santé.
Tous les services, essentiels aux étudiants, continuent à fonctionner, selon des modalités adaptées : Espace avenir, qui maintient son opération Prêt pour l'emploi ! ; le Service de santé universitaire (page Facebook) ; le Camus (Centre d’accueil médico-psychologique) ; les assistantes sociales ; tous sur rendez-vous. De même que les bibliothèques, qui proposent un service de « drive » pour emprunter et rendre des ouvrages, et offrent un service de réservation en ligne, pour venir travailler sur place, pour ceux dont les conditions de travail chez eux ne sont pas optimales.
Côté santé, les personnels ne sont pas en reste : la psychologue du travail Charlotte Petit réactive la cellule d’écoute et de soutien psychologique, avec des entretiens individuels et des webinaires proposés, eux, en distanciel (contact). Les visites médicales du Service de santé au travail (SST) se poursuivent, pour la plupart, en distanciel.
Cette situation, mixant présentiel et distanciel, est « plus difficile à gérer que le premier confinement, où là il était clair que tout basculait à distance », souligne Brigitte Got, responsable administrative de la Faculté de chimie. Dans la composante dont elle s'occupe, « 60 % des personnels ont des dérogations de déplacement ». Leur présence est nécessaire sur site, « à commencer par les techniciens de salles de TP, qui sont là en appui des enseignants pour les séances organisées en présentiel. Le magasin de chimie, qui fournit entre autres les laboratoires de recherche, tourne aussi à plein régime ». Les services support, finances et scolarité, ont en revanche tous été basculés en télétravail, « parce que leurs missions le permettent. Déjà, depuis la rentrée, la scolarité fonctionnait en mode allégée, les étudiants étant reçus uniquement sur rendez-vous. On a aussi heureusement l'expérience du premier confinement dernière nous, qui nous a permis de nous équiper en ordinateurs portables ». Évidemment, tout est loin d'être rose : « Le nouveau protocole d'accueil des étudiants en salles de TP et pour les examens en présentiel rajoute une difficulté supplémentaire d'organisation. On navigue entre certaines injonctions contradictoires. Mais je trouve les enseignants très mobilisés et inventifs, pour garder coûte que coûte le lien avec des étudiants parfois seuls et angoissés. »
* Données partielles au 11 novembre 2020, du fait de la remontée en cours des Plans de continuité d'activité (PCA)
Un second confinement « moins contraignant » dans les laboratoires
Côté laboratoires, ICube profite de l’expérience acquise au printemps. « Par rapport au premier confinement, il n’y a pas d’arrêt des activités. Les personnels en télétravail sont 100 % opérationnels. Les manipulations et les activités qui ne peuvent s’exercer à distance se poursuivent en présentiel. Une attention particulière est portée aux doctorants et, de manière générale, aux personnels qui ont souffert d’isolement lors de la première vague », explique Michel de Mathelin, directeur du laboratoire, qui précise que les colloques sont suspendus. Les séminaires et réunions se font en visioconférence.
L’Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires (Isis) est pour sa part revenu à un mode d'organisation semblable au moment du déconfinement. Le télétravail est privilégié pour les services support, ainsi que pour les chercheurs en cours de rédaction ou de travail bibliographique. Au niveau des activités de recherche, une organisation en demi-journées est privilégiée, afin d'optimiser la distanciation dans certains laboratoires. Un second confinement « moins contraignant au niveau de nos équipes de recherche, car lors du confinement de mars dernier, toute l'activité s'était arrêtée », souligne Muriel Muzet, directrice administrative de l'Isis.
Même constat à l’Observatoire astronomique de Strasbourg. « Ce reconfinement ressemble beaucoup à la situation qui prévalait juste après la fin du premier confinement, au mois de juin », explique Pierre-Alain Duc, directeur de l’observatoire. La quasi-totalité du personnel assure les activités de recherche et service en télétravail. Seule l’équipe logistique se rend tous les jours dans les bâtiments, parfois épaulée par les informaticiens. Quelques enseignants-chercheurs viennent de manière ponctuelle pour des travaux pratiques ou pour assurer les cours en distanciel dans de bonnes conditions, en raison d’un réseau insuffisant à leur domicile. Une incertitude demeure tout de même pour Pierre-Alain Duc : « Est-ce que les écureuils de nos jardins, qui avaient étrangement disparu lors du premier confinement, vont à nouveau se confiner ? »
La fondation en appelle de nouveau à la générosité
« Pendant le premier confinement, nous avons été solidaires des étudiants les plus fragiles, des patients hospitalisés et des personnels de santé. Un grand merci à vous tous ! Ensemble, continuons à les soutenir ! Faites un don à la Fondation de l’Université de Strasbourg et des Hôpitaux universitaires de Strasbourg sur fondation.unistra.fr. Merci ! » Le message émane d'Arsène Wenger, légende alsacienne du football, alumni et donateur, qui s'associe et prête sa voix à la Fondation Université de Strasbourg.
Lancée pendant le premier confinement, avec succès, les campagnes d'appel à dons visant à soutenir les étudiants en difficulté, le personnel soignant et les patients des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, sont relancées.
Restos U et cafétérias du Crous continuent à servir
Suite aux annonces du gouvernement et au reconfinement, les restos U du Crous de Strasbourg continuent à servir des repas, mais uniquement en vente à emporter, selon aux horaires suivants :
- de 11 h à 13 h 45 pour les restos U ouverts le midi ;
- de 18 h à 20 h 30 pour les restos U ouverts le soir.
A l'exception du Cristal Shop et de la Petite Gallia, qui pratiquent la vente à emporter uniquement, les cafétérias sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Horaires :
- de 11 h à 15 h pour le Cristal Shop ;
- de 11 h à 13 h 30 pour la Petite Gallia.
Elsa Collobert et Marion Riegert
Reprise des distributions alimentaires de l'Afges
Information importante
L'amer constat dressé lors du premier confinement reste le même : la crise sanitaire aggrave une situation déjà précaire pour de nombreux étudiants. Plus d'un millier d'étudiants se sont présentés à la distribution alimentaire du mercredi 11 novembre, à la Gallia. Les besoins en dons sont plus que jamais nécessaires.
Les distributions alimentaires ont lieu tous les mercredis, de 10 h à 18 h, au Minotaure, 1 boulevard de la Victoire, à Strasbourg.
Le même jour, tous les dons sont les bienvenus, en particulier : riz, conserves de légumes, pâtes, céréales, produits frais. Il est aussi possible de venir les déposer les autres jours de la semaine, de préférence les lundis et mardis.
- Plus d'informations sur le site de l'Afges et sa page Facebook